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Nancy, Lorraine, France
Vertiges Mode est une association étudiante à but non lucratif qui cherche à promouvoir la mode au sein de l'ICN Business School, mais aussi de Nancy et de ses environs. Nous proposons de nombreux goûters, évènements et surprises dont seul VM à le secret :) ENJOY !

dimanche 16 octobre 2011

* 30 avenue Montaigne: là où la mode est née. *

La Maison Dior, naissance d'une légende:

Christian Dior nait à Granville, en 1905, dans une famille d'industriels de la chimie. Il étudie les Sciences Politiques juste après la 1ère Guerre Mondiale, puis ouvre une galerie d'art avec Jean Cocteau, Max Jacob et Francis Poulenc où ils exposent de grands artistes, dont Dali, Chirico et Duffy principalement. En 1935, Christian Dior décroche un poste d'illustrateur au Figaro, tout en vendant des chapeaux et des robes de sa création à des Maisons de Couture. Son talent le revèle alors à Robert Piguet, qui lui propose de l'embaucher comme assistant en 1938. Christian Dior travaillera ensuite avec Lucien Lelong en 1941 (où il rencontrera Serge Guérin). Dès 1946, le créateur décide de fonder sa propre Maison de Couture qu'il installe au 30 avenue Montaigne: adresse désormais célèbre et culte au sein de la mode. Ce projet prend forme grâce au soutien moral et financier de Marcel Boussac, notamment.

 

La 1ère collection Dior nait le 12 février 1947 et a pour but de reconquérir les marchés internationaux du luxe, perdus durant la Guerre (surtout les Etats-Unis). A cette époque, la célèbre rédactrice en chef du Harper Bazaar, Carmel Show, qualifie la collection de "New Look". Les inspirations de Christian Dior sont le 18ème siècle et le Second Empire avec les corsets, les guepières et les crinolines. Le buste est épanoui, la taille est cintrée, les épaules sont bombées et on retrouve des corolles sur les hanches. Cependant, dans un souci de renouvellement perpétuel, Christian Dior invente la forme "zigzag" en 1948, le "H" en 1954 (avec taille décintrée) et le "A" en 1955 (avec jupes amples) selon les modèles de morphologie. En 1947, Christian Dior est récompensé d'un "Oscar de la Mode" à Dallas. Plus tard, il ouvre des succursales aux Etats-Unis et au Japon et lance sa propre société de parfums entre 1953 et 1956. En 1955, la Maison Dior emploie 1 500 personnes et représente 55% des exportations de Haute-Couture française.



Il est aussi important de savoir qu'à l'époque, une collection Dior représentait 175 "passages" sans compter les manteaux et les vestes. En tout, 220 modèles ! Christian Dior est épaulé par deux conseillères: Raymonde Zehnacker et Mitzah Bricard, mais aussi d'une directrice technique, Marguerite Carré. Ces assistantes finalisent tout le processus de création, du croquis au prototype tissu. Pour avoir une idée: la robe "Chérie" Dior a nécessité plus de 80m de faille blanche ! La directrice des ventes de l'époque est Suzanne Luling et les meilleures clientes ont des mannequins à leurs mensurations pour éviter les essayages répétitifs. Les défilés d'alors sont plus convivials, les emplacements sont dispersés, on assoit certaines personnes sur des marches d'escalier ou des estrades selon l'endroit, et l'ambiance est très chic (type cocktail avec vison, diamants, robes longues).

 
Les collections Dior sont alors toutes photographiées par le photographe Willy Maywald, et ce jusqu'à la mort de ce dernier le 21 mai 1985. Les postures données aux mannequins par Christian Dior étaient, alors, particulières: ventre en avant, et épaules en arrière. Avec le temps, les poses deviennent plus droites.

 
Après la mort de Christian Dior le 24 octobre 1957, Yves Saint-Laurent est nommé successeur. Assistant de Christian Dior depuis plusieur années, celui-ci avait été élu personnellement par le créateur qui le voyait comme son digne descendant. Yves Saint-Laurent va alors révolutionner le monde de la mode par ses multiples innovations: la marinière en 1959, et les cuissardes notamment. Inspiré par Vivieux Leigh (l'actrice principale d'"Autant en emporte le vent"), Yves Saint-Laurent fait toujours régner une ambiance "romantique". Sa 1ère collection est lancée en 1958 sous le nom de "Trapèze". C'est dans cette collection qu'il présente la robe "blouse" où la taille est enfin totalement décintrée !

Sa dernière collection au sein de la Maison Dior, en 1960, reçoit un accueil très mitigé. En effet, l'esprit novateur du créateur ne plait plus et même choque. Inspirée par le "beatnik", la collection présente notamment des blousons en cuir que le public trouve vulgaire. Marc Boyan est alors choisi pour succéder à Yves Saint-Laurent en 1960, et ce jusqu'en 1989. Puis, vient le tour de Gianfranco Ferré de 1989 à 1996 et de Galliano de 1996 à 2011. Ce dernier est congédié par la Maison après avoir prononcé des paroles racistes, voire anti-sémites pour lesquelles il comparait devant le tribunal. Depuis, John Galliano a entamé une cure de désintoxication. La Maison Dior n'a pas encore de nouveau repreneur pour le moment.

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Bon à savoir:

- En 1957, Pierre Cardin est le 1er à présenter le concept du prêt-à-porter: en 1959, il présente sa collection de prêt-à-porter "haute couture" au Printemps. Le succès est immédiat et très vite, le concept est suivi par d'autres Maisons.

- Roger Vivier est l'inventeur des escarpins à talon aiguille. Le signe distinctif Vivier est représenté par une bouche au niveau du coup de pied.


Justine .

vendredi 7 octobre 2011

* Willy Maywald: LE photographe, LA mode *


En ce moment et ce jusqu'au 16 octobre 2011, se tient l'exposition "Art, Culture, Elegance: sous l'objectif de Willy Maywald", organisée par Das Industriemuseum von Chemnitz (Allemagne) et les Musées Mulhouse Sud Alsace, au Musée de l'Impression sur Etoffe de la ville de Mulhouse. Les deux villes partageant un héritage d'industrie textile commun et étant jumelées depuis 1990, ont décidé de se ralier autour de la personnalité de Willy Maywald , symbole formidable de la relation franco-allemande avant l'heure. L'exposition regroupe près de 200 photographies, montrant des tenues portées par des mannequins anonymes ou des clientes renommées (telles que Ava Gardner ou Audrey Hepburn), des mises en scène ou des vues d'atelier. Mais on peut également y trouver des coupures de presse, des affiches publicitaires et des créations originales Dior et YSL (robes notamment).

A cette occasion, les VMs sont allées fouiner les allées du Musées et se perdre dans les souvenirs mode des plus grandes maisons de couture. Nous vous offrons ainsi l'occasion de visiter vous aussi cette exposition au travers de deux articles VM qui leur sont consacrés.

Nous commencerons par un article retraçant la vie et le parcours de ce photographe talentueux de la haute-couture, Willy Maywald puis nous nous intéresserons à l'évolution de la Maison Dior mais aussi au renouveau de la haute-couture dans la période d'Après-Guerre.

Willy Maywald, le photographe d'un renouveau artistique:

Wilhem Maywald, dit Willy, compte parmi les principaux photographes du 20ème siècle. Né à Clèves en Allemagne en 1907, il s'installe à Paris en 1932. D'abord assistant de Harry Meerson, il rencontre dans son ateliers des artistes tels que Brassaï et Dora Maar. Il se met à son propre compte en 1933 et se fait connaitre par ses reportages sur les jardins de Renoir, Van Gogh et Monet. Interné au début de la Seconde Guerre Mondiale, il parvient à s'enfuir en Suisse.Revenu à Paris en 1946, il devient l'un des photographes attritrés de Christian Dior, qu'il suivra jusqu'à la mort de ce dernier en 1957.

Willy Maywald ne s'arrête pas là, et réalise également des clichés pour d'autres grandes maisons de couture: Robert Piguet, Pierre Balmain, Jacques Fath, Cristobàl Balenciaga, Hubert de Givenchy, Pierre Cardin, Nina Ricci, Coco Chanel et tant d'autres ... Il est alors le témoin de la reconstruction de l'élégance à la française d'Après-Guerre. Son style plait: il est l'un des premiers photographes à faire poser les mannequins dans la rue, et à les mettre en scène dans des contextes inédits et parfois loufoques (devant une affiche pour un réfrigérateur, par exemple). Il affectionne particulièrement les lieux mythiques de Paris, mais n'hésite pas à oser les boutiques anonymes et autres endroits inconnus. Dans ses clichés en noir et blanc, les belles voitures et les palaces sont très présents, signes du luxe et du haut-de-gamme des produits mis en valeur par cette ambiance d'une discrète élégance. Willy Mayward manie la lumière à merveille, et joue des drapés, des ombres et des regards mutins de ses mannequins.

La première rencontre entre Willy Maywald et Christian Dior eut lieu dans les ateliers de Robert Piguet en 1936. Après guerre, dès la 1ère collection Dior en 1947, Maywald immortalise les sublimes créations de la collection "New Look" du couturier et devient rapidement l'un des photographes attitrés de la Maison. Cette collaboration sans faille durera tout le long de la carrière de Christian Dior et se poursuivra avec l'arrivée du nouveau directeur artistique de la Maison, Yves Saint-Laurent. Il photographiera non seulement les collections de la Maison, mais aussi les célébrités venues voir les défilés Dior: Audrey Hepburn, Lauren Bacall et son mari Humphrey Bogart, Marlène Dietrich, la Duchesse de Windsor, et beaucoup d'autres ... A l'époque, les photographies de Willy Maywald étaient publiées dans de nombreux magazines de mode français, mais aussi allemands (dont Elle, Vogue et Marie-Claire).

En 1954, Maywald est assisté de Ursula Fairchild qui raconte dans une interview le stress des photoshoots: ce sont des moments dynamiques, où tous les photographes s'arrachent les vêtements de la collection pour les photographier et revendre les clichés au plus vite aux magazines. Souvent, les mannequins étaient tiraillées sur les lieux de shooting, et devaient se changer dans les voitures ("bien petites à l'époque, d'autant plus que les robes étaient très amples !" dit-elle). Un vrai marché de la photographie de mode !

Le 21 mai 1985, Willy Maywald meurt, mais par ses photographies, il aura immortalisé les plus grandes créations Dior pendant l'âge d'or de la Maison, ainsi que le renouveau de la haute-couture parisienne des années 40 et 50. Il aura réussi à saisir cet impalpable "air du temps" qui suit la mode et la transforme au fil des saisons.


Inspiré de l'article de présentation de l'exposition, écrit par Céline Dumesnil,
et des propos recueillis par les membres VMs sur les points d'informations de l'exposition en elle-même.
Lucie & Justine .